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La modification unilatérale du contrat de travail​​

Votre employeur peut-il changer vos conditions de travail sans votre accord ?

Comment contester une modification unilatérale du contrat  de travail ?

Si vous cherchez un avocat ou à connaître vos droits, vous êtes sur la bonne page : remplissez le formulaire ci-dessous, il analysera votre situation, vous expliquera vos droits et vous mettra en relation avec un avocat pour aller plus loin. 

Je souhaite : 

Modification du contrat ou des conditions de travail ?

Le contrat de travail représente un bastion de protection pour le salarié. Il lie les parties à l’instar de la loi comme stipule l’article 1134 du Code civil. Ces conventions ne peuvent donc en principe être modifiées qu’avec le consentement de l’autre partie, à qui aucune disposition non contractuelle ne peut être imposée. Le non-respect du contrat ou sa modification unilatérale par l’une des parties donne ainsi le droit à l’autre partie de se défaire de ses obligations contractuelles. 

Par conséquent, le salarié pourra rompre le contrat et obtenir des indemnités dans la mesure où son employeur a modifié unilatéralement son contrat de travail

L’employeur doit donc préalablement obtenir l’accord express du salarié pour pouvoir modifier le contrat de travail.

● L'IMPORTANCE DE LA DISTINCTION

Toute modification unilatérale des conditions de travail ne nécessite pas pour autant l’accord du salarié. En effet, il convient de distinguer les éléments essentiels et les éléments accessoires du contrat.

Les éléments accessoires du contrat

Les éléments accessoires désignent les éléments non essentiels du contrat de travail. Leur modification peut être imposée par l’employeur dans le cadre de son pouvoir de direction.

Exemple :

    • Un aménagement des horaires de travail sans modification de la durée totale du travail ni de la rémunération (Cass. Soc. 22 février 2000, n°97-44.339) ;
    • Une nouvelle tâche confiée au salarié en adéquation avec ses qualifications.

PROCÉDURE

La modification d’une clause accessoire du contrat de travail par l’employeur doit être faite

    • par écrit;
    • en double exemplaire; et
    • au plus tard au moment de la prise d’effet de la modification envisagée.

L’employeur devra respecter au mieux un délai raisonnable de préavis.

 

REFUS DU SALARIÉ

Le refus du salarié n’entraîne pas, à lui seul, la rupture du contrat mais constitue une faute professionnelle que l’employeur peut sanctionner, au besoin par le licenciement.

Les éléments essentiels du contrat

La modification d’un élément essentiel du contrat de travail ne peut être imposée par l’employeur, mais seulement proposée au salarié concerné.

Les éléments essentiels concernent notamment :

    • La rémunération ;
    • La durée du travail ;
    • Les fonctions du salarié ;
    • Le lieu de travail.


PROCÉDURE
La demande de modification doit être faite par lettre en recommandé avec accusé de réception. L’employeur doit également respecter un délai de préavis dépendant des motifs de la modification : 

Raisons : dégradation de la conjoncture, baisse récurrente du chiffre d’affaires, etc.

Délai : fixé à un mois (article L. 1222-6 du Code du travail)

Notification : lettre recommandée avec accusé de réception

 

Raisons : motifs autre que économique (sanction, réorganisation de l’entreprise, etc.)

Délai : délai raisonnable 

REFUS DU SALARIÉ
L’employeur peut soit :

A noter - les clauses autorisant la modification unilatérale :

Le contrat de travail ne peut pas comporter une clause autorisant l’employeur à modifier unilatéralement les conditions essentielles du contrat. Cette clause, si elle était prévue, serait considérée comme nulle (invalide).

Exception : cette clause pourra toutefois être valide dans la mesure où : 

  • elle ne concerne que les conditions non essentielles du contrat ;
  • le salarié exerce des fonctions particulières

Par exemple, le contrat de travail d’un artisan pourra prévoir que le lieu n’est pas un élément essentiel du contrat.

Le salaire

Principe : l'accord du salarié est obligatoire

● La modification directe

Par principe, le salaire est un élément essentiel du contrat et par conséquent ne peut pas être modifié unilatéralement par l’employeur.

Cela concerne notamment : 

● Les modifications indirectes

LES FRAIS PROFESSIONNELS
Les frais professionnels ne constituent pas un élément de rémunération contractuelle. Ainsi n’est pas considéré comme une modification du contrat de travail l’arrêt du remboursement des frais de transport si le salarié n’a plus à effectuer de déplacements professionnels (Cass. soc. 16 déc. 1998, n° 96-40227). 

Cependant, la modification des modalités de remboursement des frais professionnels nécessite l’accord du salarié (Cass. soc. 5 mars 2014, n°12-29676).

PRIMES CONVENTIONNELLES
Il convient de distinguer : 

  • Les primes fondées sur des accords collectifs ou des usages, dont la modification n’affecte donc pas le contrat de travail (Soc., 24 septembre 2008, 07-42.488).
  • Les primes prévues expressément par le contrat, dont la modification entraîne implicitement une modification du contrat de travail.

Principe : l'accord du salarié n'est pas obligatoire

● L'application de la clause de variabilité du salaire

Dans la mesure où le contrat présente une clause de variabilité du salaire, la rémunération peut se retrouver modifiée par des critères prédéterminés (chiffre d’affaire, volume d’activité, etc.). Cependant la clause :

    • Doit être objective ;
    • Ne fait pas peser le risque d’entreprise sur le salarié ;
    • N’a pas pour effet de réduire la rémunération en dessous des minima légaux et conventionnels (Soc., 2 juillet 2002, n° 00-13.111).

● La modification directe

Les accords collectifs ne peuvent pas permettre à l’employeur de modifier le salaire (ou l’un des éléments vu précédemment) sans l’accord du salarié. 

En revanche, dans la mesure où la modification n’entraîne pas une baisse de rémunération, la structure d’une rémunération uniquement conventionnelle peut être directement modifiée par celle prévue par une nouvelle convention collective (Cass. soc. 16.12.2003 n° 02-43.786).

La qualification

La qualification est un élément déterminant dans le contrat de travail. Ainsi l’employeur ne peut unilatéralement : 

  • Augmenter ou diminuer les responsabilités du salarié, exemple : 
    • Une nouvelle fonction est confiée au salarié qui, bien qu’elle soit similaire, représente une dégradation, la modification constitue une modification unilatérale soumise à l’accord du salarié.
  • Modifier les fonctions du salarié, exemple : 
    • L’employeur ne peut par exemple pas exiger qu’un ouvrier devient cadre et inversement. 

Cependant il ne faut pas confondre modification de la qualification et modification des tâches. 

Par exemple, une femme de ménage ne pourrait refuser que son employeur décide de l’affecter à un nouvel endroit.

la durée du travail et les horaires de travail 

● La durée du travail

Lorsque le contrat précise la durée de travail à effectuer, la modification (augmentation ou diminution) de cette durée doit être analysée comme une modification unilatérale du contrat de travail

Exemple : un salarié dont le contrat de travail prévoit initialement de travailler 39 heures de travail par semaine peut refuser la demande de son employeur de travailler 41 heures par semaine.

A l’inverse, lorsque le contrat ne prévoit pas de durée précise, les heures supplémentaires imposées par l’employeur ne peuvent être considérées comme une modification du contrat de travail.

A noter :

La réduction de la durée de travail par accord collectif, sans réduction du salaire ou toute autre disposition du contrat, ne constitue pas une modification du contrat de travail.

● La modification des horaires

L’employeur peut modifier les horaires du salarié sans que cela ne constitue une modification unilatérale du contrat, si : 

  • le changement n’affecte pas la vie personnelle et familiale du salarié;
  • les horaires ne sont pas contractualisés (lorsque le contrat précise par exemple « vos horaires de travail seront du lundi au jeudi 8 h 30-17 h 00 et le vendredi 8 h 30-16 h 00 ») (Cass. soc. 11 juil. 2001, n° 99-42710).

Constituent ainsi une modification du contrat de travail le passage : 

A noter :

Le samedi est considéré comme un jour ouvrable au même titre que le lundi, et peut être interverti avec les autres jours de la semaine (Cass. soc. 21 janv. 2003, n° 00-46652), dans la mesure où la modification: 

  • Est justifiée par la nature de la tâche à accomplir et proportionnée au but recherché (L. 1121-1 du code du travail) ;
  • N’affecte pas les libertés individuelles du salarié et ne porte pas atteinte à sa vie privée (Cass. soc. 22 oct 2003, n° 01-42651).

Le lieu de travail

● Conditions

L’employeur peut modifier le lieu de travail sans avoir obtenu l’accord du salarié dans la mesure où: 


Dans ce cas, l’affectation doit être: 

  • motivée par l’intérêt de l’entreprise ;
  • justifiée par des circonstances exceptionnelles ;
  • préalablement notifiée au salarié dans un délai raisonnable, du caractère temporaire de la mutation et de la durée prévisible (Cass. soc. 3 fév. 2010 n° 08-41412).

● L'identification du secteur géographique

Le secteur géographique est fixé en fonction d’une série d’éléments comme l’état des routes (existence ou non de voies rapides), le maillage des transports collectifs (bus, train, métro, RER) et, d’une façon générale, les facilités d’accès d’un endroit à l’autre.

Ont été considérés comme une modification unilatérale du contrat de travail les déplacements :


N’ont pas été considérés
comme une modification unilatérale du contrat de travail :

A noter : 
La mention du lieu de travail dans le contrat de travail a simplement valeur d’information et n’affecte en rien le secteur géographique. 

Comment pouvons-nous vous aider ?

Simulegal vous propose de vous mettre en relation avec un avocat et ce gratuitement ! L’avocat dans le cadre d’une procédure prud’homale n’est pas obligatoire. Cependant, il s’agit d’un allié inestimable qu’il ne faut pas négliger. 

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Récapitulatif des avantages que représente un avocat : 

  • Faciliter les démarches administratives 
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Choisir le bon avocat est d’une importance capital et déterminera les conséquences du divorce, que ce soit à travers une procédure amiable ou une procédure judiciaire.

Les honoraires

Un avocat est un investissement et essayer de faire des économies par exemple en choisissant un avocat avec des honoraires bas n’est pas un bon calcul.

En effet, les honoraires sont calculés en fonction de nombreux critères tels que ses conditions de travail (grandeur du cabinet, présence d’assistants…), sa notoriété, son expérience, mais aussi de la difficulté de votre affaire et de votre situation financière. Un avocat expérimenté sera certes plus cher mais très probablement en meilleure mesure de vous accompagner, d’anticiper vos demandes, de vous faire gagner du temps de procédure et augmentera vos chances de faire valoir vos droits et vos intérêts. 

Si vous n’avez pas les moyens de payer des frais d’avocat, vous pouvez faire une demande d’aide juridictionnelle. Cette aide peut prendre en charge une partie ou la totalité des honoraires. Elle n’est par contre accessible qu’aux petits revenus et sous certaines conditions. Cependant tous les avocats n’acceptent pas cette aide. Il faudra donc d’une part vérifier si vous êtes éligible, et d’autre part s’assurer auprès de l’avocat si il accepte l’aide.

La compétence

La compétence doit être le critère principal à prendre en compte pour choisir l’avocat.

La réputation par exemple est un bon indicateur de la compétence de l’avocat. Vous pouvez demander des conseils et des recommandations autour de vous. La visibilité de l’avocat sur internet est également un bon indice. Vous pouvez notamment vérifier si il a un site, des avis publiés, des articles en ligne sur d’autres sites, ou leur référencement sur un site comme Simulegal

Les expériences et les années d’exercice doivent aussi naturellement être prises en compte. Certaines matières par exemple nécessitent une hyperspécialisation que seules l’expérience et la pratique quotidienne peuvent donner. Vous pouvez également aller regarder ces études et les diplômes obtenus.

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Nous essayons de privilégier les profils d'avocats les plus proche de chez vous. L'accessibilité à l'avocat sera notamment déterminante si par exemple vous vous lancez dans une procédure contentieuse longue.  

L’aide  juridictionnelle est un dispositif mis en œuvre par l’Etat et qui permet, sous certaines conditions de ressources, de faire prendre en charge les honoraires de votre avocat par l’Etat. Il s’agit d’un système avantageux qu’il ne faut pas hésiter à utiliser.

Tous les avocats n'acceptent pas ce mode de fonctionnement. En fonction de si vous pouvez et désirez bénéficier de cette aide, nous vous mettrons en contact avec les bons avocats. 

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